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Vaccins : Innocuité ou Imposture?

Docteur Sophie Flammarion, Pédiatre, a récemment rejoint La Clinique Française et j'ai donc eu l'occasion de lui poser une question qui, je le sais, énigme de nombreuses mères françaises et internationales vivant au Royaume-Uni. Sophie est française et pratique à temps partiel dans le fameux hôpital Saint-Thomas de Londres, donc elle est exceptionnellement bien placée pour répondre à la question.

 

Quelques jours après son élection à la présidence des Etats Unis, Donald Trump annonçait son intention de mettre en place une commission gouvernementale sur "la sécurité des vaccins et l’intégrité scientifique". Cette annonce remise en question le jour même, a toutefois ravivé au niveau mondial une défiance déjà grandissante envers les vaccins. Aujourd’hui 41% des français doutent de leur innocuité, le Gardasil reste au cœur d’un scandale qui n’en finit pas et 12% d’entre nous estiment que les vaccinations infantiles n’ont plus raison d’être*. En Angleterre, les inquiétudes des expatriés sont décuplées du fait des différences dans les calendriers de vaccinations entre nos deux pays.

 

Le point avec Docteur Sophie Flammarion, pédiatre à La Clinique Française

Dr Flammarion: "La vaccination est une stratégie majeure dans la prévention des maladies infectieuses. Comme toute procédure médicale, elle peut engendrer des effets secondaires localisés bénins rarement graves ou de type allergique.

Entre la France et l’Angleterre, les différences dans la couverture vaccinale sont des divergences de timing minimes. Je conseille pour les nourrissons de familles installées ici, de suivre le calendrier britannique : vaccinations à 2 mois, 3 mois et 4 mois et rappel à 1an et 3 ans (en France les mêmes injections se font à 2 mois, 4 mois, 1 an avec un rappel à 6 ans). Ce qui compte c’est le nombre total d’injections pour un vaccin. On ne recommence pas tout à zéro quand on déménage. Mais il est important de s’adapter aux recommandations locales. Ainsi la vaccination contre la méningite B est au programme conseillé en Grande Bretagne avec une adhésion qui dépasse 90% de la population. Ce n’est pas le cas dans l’Hexagone où la fréquence de la maladie est moindre et ne représente pas un besoin de santé publique justifiant une vaccination systématique. Au droit à la prévention individuelle s’ajoute un devoir de prévention collective. C’est ainsi qu’en Angleterre, les bébés ne sont actuellement plus vaccinés systématiquement contre la méningite C avant un an car ils bénéficient d’une très large adhésion de la population locale et donc de "l’immunité de groupe".

 

Que pensez-vous de la rénovation de la politique vaccinale présentée 12 janvier 2016, par le ministère des affaires sociales et de la santé?

Dr Flammarion: "Il s’agit d’un plan d’action qui fait suite à une concertation citoyenne. Son but est de rétablir la confiance et d’augmenter la couverture vaccinale à tous les âges de la vie. Il insiste sur la transparence de l’information et sur l’éducation de la population dès l’école. Il met l’accent sur la protection des collectivités les plus vulnérables (nourrissons, immuno-déficients, personnes agées). Il prévoit la mise en place d’un carnet de vaccination électronique qui permettrait un suivi fiable."

 

Certains parents pensent qu’il vaut mieux s’immuniser par la maladie que par le vaccin…

Dr Flammarion: "En réalité , même si l’immunité acquise naturellement est parfois plus prolongée;  les rappels permettent aussi d'obtenir cette immunité prolongée et les vaccins protègent contre les risques de complications graves.  Pour la varicelle, le vaccin peut même protèger des récidives de zonas."

 

Injecter plusieurs vaccins à la fois n’augmente-t-il pas le risque d’effets secondaires ou de "surcharge" du système immunitaire de l’enfant?

Dr Flammarion: "Au contraire, l’immunité est stimulée et la réponse vaccinale est meilleure. On peut s’attendre à un pic de fièvre sans gravité dans la soirée. Il est aujourd’hui facile d’améliorer le confort de l’enfant avec des patch anesthésiants, une tétine, des solutions sucrées antalgiques …".

 

Les adjuvants présents dans les vaccins (aluminium, mercure ..) ne sont-ils pas dangereux?

Dr Flammarion: "C’est la dose qui fait le poison. Les quantités injectées sont faibles voire inférieures à celles auxquelles la vie quotidienne nous expose. Ces substances ne sont pas responsables de provoquer des troubles du spectre autistique comme Mr Donald Trump semble le suggérer pour le ROR (Rougeole- Oreillons- rubéole)."

 

(*résultats d’une étude pan-européene publiée dans Le Monde de Septembre 2016)